Ancien siège d’une seigneurie hautaine, le site de Harlue possède un château cité en 1514 comme propriété de Louis de Heyenhoven, auquel succède Jean de Heyenhoven, mayeur de Namur mort en 1578. En 1664, il passe par succession à la famille de Liedekerke, qui en reste propriétaire jusqu’en 1837. Il devient ensuite la propriété des barons de Blanckart-Surlet, puis des comtes d’Hemricourt de Grunne, et enfin des marquis du Parc Locmaria, qui y résident toujours. Ce manoir en L, érigé dans la première moitié du XVIIe siècle, est cantonné de deux tours rondes aux angles nord et ouest. Les dépendances, encadrant une grande cour, sont ajoutées à la fin du XVIIIe siècle. L’ensemble, en briques blanchies et pierre bleue, est accessible par une haute tour-porche précédée d’un pont fixe. Le portail classique en plein cintre comprend une clé datée « ANNO 1787 ». Au milieu du XVIIIe siècle, une annexe située contre la façade arrière du château est bâtie. S’élevant sur deux niveaux, elle comprend une porte et une porte-fenêtre de la fin du XIXe siècle surmontées des blasons Blanckart-Hâvel. Le balcon en fer forgé du XVIIIe siècle est sculpté des armoiries de Liedekerke-Surlet et Berlaymont.
À côté se dresse l’église dédiée à saint Martin. Cette belle construction de style classique est bâtie en briques et pierre bleue. Elle est entourée d’un petit cimetière. L’édifice est surmonté d’une courte flèche octogonale ardoisée. L’intérieur est rythmé par des pilastres et couvert d’un plafond à retombées courbes ; le chœur abrite un ensemble de trois autels de style Louis XIV. Toujours dans le chœur, l’extraordinaire mausolée en marbre noir de Mazy accueille les dépouilles d’Herman-Frédéric de Gulpen (†1654) et d’Anne de Heyenhoven (†1641). Dans la nef, deux autres dalles funéraires gravées retiennent l’attention : l’une de l’époque gothique (1468) et l’autre datant de la Renaissance, la pierre tombale de Jehan Heyenhoven (†1578) et d’Anne de Warisoulx (†1596). Le presbytère fait également partie de ce site d’importance. Cette habitation basse de style brabançon date de la fin du XVIIIe siècle. Bâtie en briques chaulées et pierre bleue, elle repose sur un soubassement à soupiraux bombés. La porte d’entrée est précédée d’un perron. L’entrée du jardin est marquée par des piliers à vase en pierre. Une drève bordée d’un côté par 23 tilleuls et, de l’autre, par 25 spécimens de la même espèce, mène au domaine.
Classement comme monument (église) et comme site (église, presbytère, château, drève et terrains environnants) le 26 mai 1975