Cette belle exploitation agricole du centre du village porte le nom de l’abbaye qui, autrefois, en était la propriétaire. Cet important ensemble clôturé du dernier tiers du XVIIIe siècle groupe, autour d’une cour pavée, des bâtiments en briques encore partiellement blanchies et pierre de taille calcaire sur soubassement en moellons. Des bâtières à coyau, soulignées par des frises dentées, protègent ces édifices. À deux pas du portail de l’église, un porche-colombier permet d’accéder à la cour via une porte charretière à montants harpés sous une poutre côté rue et en anse de panier côté cour. À gauche du colombier, dans la cour, se place une étable. En retour d’équerre, un long volume abrite d’autres étables ainsi que le logis du fermier. Daté de la même époque, ce dernier a toutefois été surhaussé d’un niveau en 1836, selon un millésime présent sur la porte d’entrée. Les autres baies des façades ont probablement été renouvelées à l’occasion de cette campagne de travaux. Au sud du complexe, sous un important fenil, se placent d’autres étables ainsi qu’un chartil (une remise à voitures agricoles) doté d’un passage vers la rue.
La ferme de Lobbes, classée comme monument, forme avec l’église Saint-Martin un site classé, témoin privilégié du parcellaire ancien du village. Composée d’une tour occidentale de 1755, de trois nefs de quatre travées de la première moitié du XVIIIe siècle et d’un chœur gothique millésimé 1666, l’église a peut-être été érigée sur des bases plus anciennes.
Classement comme monument (façades, toitures et mur de clôture de la ferme) et comme site (ensemble formé par la ferme et l’église Saint-Martin) le 2 septembre 1988