Vers 1270, Herve est élevée au rang de franche ville par le duc de Limbourg Waleran IV. Elle devient le centre d’une puissante seigneurie qui, après avoir appartenu au roi d’Espagne, est acquise en 1656 par la riche famille d’Aspremont-Lynden qui la conserve jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. De ces périodes lointaines et malgré l’incendie d’août 1914, Herve a conservé une série d’immeubles de grand intérêt patrimonial, caractéristiques de l’architecture régionale. C’est le cas de cette petite maison mitoyenne en pans-de-bois et briques blanchies dressée sur un soubassement cimenté. Elle a été érigée au XVIIe siècle, percée d’une porte à son extrémité gauche et ouverte de baies à croisée jumelées au centre de la composition. La corniche de bois est soutenue par des blochets, de courtes pièces de charpente placées de manière horizontale pour recevoir le pied de la toiture. L’édifice reste un témoin d’une période révolue où l’usage du bois dans l’architecture était plus fréquent. Au XVIIIe siècle, l’utilisation de la brique et de la pierre de taille, principalement le grès et le calcaire, se généralise dans nos régions. La construction en pans-de-bois disparait progressivement et les édifices conservés de nos jours permettent de mieux connaitre cette architecture héritée du Moyen Âge. Les pans-de-bois, terme technique définissant un ensemble de pièces de charpente assemblées dans un même plan, sont indifféremment appelés colombages. Ceux-ci peuvent prendre diverses formes : à grille, en croix de Saint-André ou, comme ici, en quadrillage. Les poteaux de bois sont remplis de hourdis en torchis, en plâtre ou, comme ici, en briques.
Classement comme monument le 5 mars 1986