En région liégeoise, areine est le nom donné à une galerie creusée au pied d’une colline et remontant au sommet. Elle est destinée à évacuer l’eau par écoulement et permettre l’exploitation de la houille. Elle servait, en effet, à évacuer l’eau des multiples charbonnages de la région et assurait en quelque sorte le drainage des puits de mine. Elle constitue un témoignage du passé minier du bassin liégeois. Ce terme provient probablement de l’allemand rinne (rigole, fossé) ou rinnen (couler). Les premières areines apparaissent autour de Liège au XIIIe siècle. On trouvait quatre franches areines qui servaient à alimenter la ville en eau et une trentaine d’autres areines, soumises à une législation pointilleuse. L’areine de la Chartreuse compte une galerie principale ainsi que des galeries secondaires de plusieurs centaines de mètres. Elles ont été directement creusées dans la roche et le schiste houiller, comme en témoignent les traces d’outils de creusement conservés. Toujours en état de fonctionnement et dans un état de conservation remarquable, il s’agit de la première areine ou aqueduc souterrain classé en Wallonie. Elle alimente encore de nos jours certains bâtiments. Elle est le témoin d’un mode urbain d’approvisionnement en eau potable remarquable par sa nature singulière, par l’ampleur de son réseau, par sa permanence depuis huit siècles au moins. Afin de la protéger comme il se doit, sa galerie principale ainsi que ses ouvrages accessoires ont été classés comme monuments. Ensuite, un périmètre de protection à la surface de l’areine a été établi afin d’en préserver l’ensemble.
Classement comme monument (galerie principale, rotices et puits) et comme site le 18 mars 2021