Jusque dans la seconde moitié du 19e siècle, un couvent occupait cet endroit. Fondé en 1632, il accueillait l’ordre des brigittins et avait été construit à l’emplacement d’un ancien hôpital médiéval, attesté depuis 1308. Vers 1860, le riche industriel Edmond Petit, propriétaire des lieux, demande à l’architecte Charles Damas Vincent d’y ériger un vaste hôtel de maître. La demeure se conçoit à la manière des palais de la Renaissance italienne du 16e siècle. Précédée d’une vaste cour séparée de la rue par une grille, elle offre une parfaite symétrie dans ses formes et volumes. Le rez-de-chaussée est accentué par la présence des deux entrées latérales. Les surfaces pleines de la façade sont enduites pour faire ressortir les extrémités et le pourtour mouluré et richement décoré des portes et fenêtres. Vers 1900, l’édifice est doté d’une galerie d’art, garnie de tableaux réalisés par de grands peintres européens. Elle est également agrémentée d’un jardin exotique, fonctionnant grâce à une chaudière installée au sous-sol et à une réserve d’eau située sur le toit. À l’arrière, l’architecte paysager Louis Fuchs dessine vers 1859 un vaste parc de 4 ha. Celui-ci a élaboré sa composition à partir d’un long plan d’eau sinueux qui définit l’axe principal de l’ensemble. Le parc recèle en outre une riche collection botanique élaborée sur plusieurs générations.
Classement comme monument le 31 juillet 1990