Hormis la tour de façade à assises régulières de pierre calcaire, élevée en style gothique hennuyer vers 1518, l’église Saint-Martin a été reconstruite en style néoclassique entre 1843 et 1846, sous le pastorat de Joseph Hulin, comme le rappelle une pierre encastrée au retour ouest du collatéral nord. Au niveau du contrefort nord-ouest de la tour, on trouve le millésime 1775, peut-être destiné à rappeler la fin d’une campagne de réfection menée de 1756 à 1774 par les religieux de Saint-Feuillen du Rœulx, décimateurs de l’église (c’est eux qui y collectaient la dîme, impôt ecclésiastique sous l’Ancien Régime). Le tout s’implante sur un terre-plein emmuraillé où se trouve le cimetière planté d’ifs. Seule partie concernée par le mesure de classement, la tour carrée de quatre niveaux accusés par des cordons larmiers, est raidie aux deux premiers par des contreforts angulaires. On aperçoit aussi une tourelle polygonale au nord. La porte forme un arc en tiers-point de profil complexe est surmontée d’une niche gothique à pinacles. On y admire un bas-relief illustrant la charité de saint Martin, épisode de l’histoire du saint où il offre une moitié de son manteau à un pauvre. Ce bas-relief est accompagné des armoiries de Pierre Joly (vers 1518), abbé de Saint-Feuillen. À l’étage des cloches, on trouve des ouïes permettant d’atténuer le bruit et les vibrations provoqués par ces instruments. Au sommet, une courte flèche pyramidale ardoisée surplombe l’ensemble. L’intérieur de la tour présente un rez-de-chaussée voûté en briques sur croisée d’ogives. Les culs-de-lampe y sont ornés des symboles des quatre évangélistes.

Classement comme monument le 28 mai 1973

  • Source: Agence wallonne du Patrimoine