Formant deux habitations à l’origine comme l’indiquent les deux portes d’entrées, cette bâtisse s’élève sur un soubassement de calcaire, peint à gauche et enduit à droite. Les façades originelles en pans-de-bois du XVIIIe siècle ont été remodelées au XIXe siècle. Elles sont essentées d’ardoises sur toute la façade qui compte trois niveaux de deux travées chaque fois. Dans la partie gauche de la maison, les travées sont relativement écartées. Pour accéder à la porte de la partie droite, un élégant perron calcaire de cinq marches courbes et moulurées a été conservé. Daté de la seconde moitié du XVIIIe siècle, il est doté de part et d’autre de ferronneries de style Directoire (dans les années 1790), sans doute d’introduction tardive. Protégée de même par des ferronneries, l’entrée de gauche compte quant à elle trois marches calcaire. Fréquemment présent à Stavelot, mais également à Malmedy ou à Vielsalm, l’essentage est une caractéristique architecturale qui allie l’aspect décoratif à l’utilitaire. Cette pratique consiste à recouvrir les façades d’ardoises qui, parfois, peuvent former des motifs comme c’est le cas pour la maison voisine. Le but était de protéger le bâtiment des intempéries et de lui offrir un bouclier thermique qui limite les pertes de chaleur vers l’extérieur. Cela nécessite une structure sous-jacente reposant sur des sommiers qui, ici, sont venus se poser sur les anciens pans-de-bois. Généralement, dans le bas de la composition, l’ardoisage forme un léger ressaut pour permettre l’écoulement des eaux, comme c’est le cas ici.
Classement comme monument le 18 décembre 1984