Cette maison présente le schéma classique de la vie d’un édifice stavelotain du XVIIIe siècle. Érigée à l’origine en pans-de-bois, elle a été modifiée au siècle suivant par la pose d’un bardage essenté d’ardoises aux étages. Le rez-de-chaussée a pour sa part été modifié vers 1900 afin d’y accueillir une activité commerciale avant de bénéficier d’une restauration récente qui a permis de lui rendre son aspect d’origine. Bâtie sur un soubassement d’appareil calcaire enduit, la bâtisse compte trois niveaux de quatre travées. Contrairement à ses voisines, la maison est protégée par une toiture à la Mansart sur laquelle on découvre deux lucarnes à fronton triangulaire. Fréquemment présent à Stavelot, mais également à Malmedy ou à Vielsalm, l’essentage est une caractéristique architecturale qui allie l’aspect décoratif à l’utilitaire. Cette pratique consiste à recouvrir les façades d’ardoises qui, parfois, peuvent former des motifs comme c’est le cas ici où les ardoises sont posées « en dentelle ». Le but était de protéger le bâtiment des intempéries et de lui offrir un bouclier thermique qui limite les pertes de chaleur vers l’extérieur. Cela nécessite une structure sous-jacente reposant sur des sommiers qui, ici, sont venus se poser sur les anciens pans-de-bois. Généralement, dans le bas de la composition, l’ardoisage forme un léger ressaut pour permettre l’écoulement des eaux, comme c’est le cas pour cette bâtisse.

Classement comme monument le 21 décembre 1979

  • Source: AWaP