Cette maison présente le schéma classique de la vie d’un édifice stavelotain du XVIIIe siècle. Érigée à l’origine en pans-de-bois, elle a été modifiée au siècle suivant par la pose d’un bardage essenté d’ardoises aux étages. Bâtie sur un soubassement d’appareil calcaire, la bâtisse a conservé un perron calcaire doté d’échiffres, de petits murs rampants sur lesquels reposent les trois marches de l’escalier. Elle est protégée par une bâtière d’éternit percée de deux lucarnes à fronton triangulaire. Fréquemment présent à Stavelot, mais également à Malmedy ou à Vielsalm, l’essentage est une caractéristique architecturale qui allie l’aspect décoratif à l’utilitaire. Cette pratique consiste à recouvrir les façades d’ardoises qui, parfois, peuvent former des motifs comme c’est le cas ici où les ardoises sont posées « en dentelle ». Le but était de protéger le bâtiment des intempéries et de lui offrir un bouclier thermique qui limite les pertes de chaleur vers l’extérieur. Cela nécessite une structure sous-jacente reposant sur des sommiers qui, ici, sont venus se poser sur les anciens pans-de-bois. Généralement, dans le bas de la composition, l’ardoisage forme un léger ressaut pour permettre l’écoulement des eaux, comme c’est le cas ici. Comme l’indique la plaque présente au-dessus de la porte d’entrée, il s’agit de la maison natale du baron Jacques de Dixmude, héros de la Première Guerre mondiale. Commandant le 12e de Ligne qui s’illustre à Liège, Anvers et Dixmude en 1914, il est blessé sur le front de l’Yser avant d’être promu général en 1916 puis commandant de la 3e division d’armée après le conflit. Mort en 1928, il est enterré à Vielsalm.

Classement comme monument le 14 mars 1985

  • Source: AWaP