Ce bel édifice de la fin de l’époque gothique appartenait autrefois à l’abbaye d’Aulne. Celle-ci en était la décimatrice (elle y récoltait la dîme, impôt ecclésiastique) et la collatrice (elle y nommait le prêtre) à partir du XIIIe siècle. L’église est consacrée à nouveau en 1584 et est agrandie et aménagée à diverses reprises au cours des deux siècles suivants. La dernière restauration d’importance a été entreprise par l’architecte Simon Brigode en 1951-1952. Le bâtiment est composé d’une tour carrée à l’ouest, de trois nefs de trois travées sous une même bâtière, de chapelles formant un pseudotransept et d’un chœur à trois pans précédé d’une travée droite. Achevée ou restaurée en 1622 comme l’indique la date présente sur une pierre au dernier niveau, la tour est composée de trois registres séparés par des cordons-larmiers. Les quatre ouïes en plein cintre, d’origine, voisinent avec quelques fentes de lumières sur les côtés et, sous le cadran de l’horloge, avec une petite baie en tiers-point. La grande fenêtre en plein cintre et la porte de même facture ont été percées au XVIIIe siècle au cours d’une campagne d’embellissement entreprise sous la houlette du curé Thomas Stiénon. La tour est sommée d’une flèche d’ardoises. La nef centrale est ouverte sur les collatéraux par des arcades en tiers-point qui retombent sur des piliers à chapiteaux octogonaux moulurés. Vient ensuite le pseudotransept éclairé par des baies similaires. Le chœur, plus bas, a conservé ses fenêtres d’origine, chaînées. En 1766, d’importantes modifications voient la reconstruction intégrale des collatéraux, allongés d’une travée vers l’ouest et éclairés par de nouvelles fenêtres en plein cintre. La nef et le chœur reçoivent une nouvelle toiture et des plafonds de plâtre et de stucs qui viennent cacher les berceaux lambrissés d’origine. À l’intérieur, le mobilier homogène date lui aussi de 1766 (autels, chaire, confessionnaux, jubé, buffet d’orgues, lambris et toiles de chœur).
Classement comme monument le 20 octobre 1947