Séparée du château par un petit pont surplombant les douves, la ferme castrale de Spontin est dominée, à l’est, par une tour-porche. Elle est flanquée, sur le même côté, de deux tours d’angle circulaires. La ferme est un bel ensemble homogène du premier tiers du XVIIe siècle. L’aile sud était à l’origine occupée par des étables au rez-de-chaussée et un logis à l’étage, séparés par un large bandeau. Cet état de fait est aussi rare que curieux, logis et dépendances étant habituellement séparés dans les complexes agricoles. Les étables sont accessibles par quatre portes en plein cintre alternant avec des fenêtres à linteau droit. À l’étage, le logis est éclairé par six fenêtres à croisée aux montants chainés. À l’est, une courte aile en retour d’équerre vers la tour-porche, présente deux travées similaires aux précédentes. De l’autre côté de l’entrée, des étables sous fenil prennent place. L’aile nord est plus volumineuse que les autres et a été remaniée suite à un incendie survenu en 1874, comme le précise une dalle située à l’arrière. À l’angle sud-est, une tour de trois niveaux percée d’arquebusières et de fenêtres à traverse accueillait un colombier. La tour nord-est, plus simple, compte deux aires d’envol de colombier et est sommée d’une toiture d’ardoises en poivrière. Élément le plus remarquable de l’ensemble, la tour-porche est décentrée par rapport aux autres bâtiments. D’allure baroque, elle est dotée d’un portail d’entrée en plein cintre, à bossages, et de pilastres toscans. À l’étage, entre deux fenêtres à traverse, on admire un assommoir en encorbellement dont la face porte une dalle aux armes martelées millésimée 1622, sous un petit fronton courbe.
Classement comme monument (château, ferme et dépendances) et comme site le 14 janvier 1950